quinta-feira, 27 de setembro de 2012

SE POR UM INSTANTE... ( port.fr ) Lettre d'Adieu - Gabriel G. Marques


"SE POR UM INSTANTE..."
Se, por um instante,
Deus se esquecesse de que
sou uma marionete de trapo 
e me presenteasse com um pedaço de vida,
possivelmente não diria tudo o que penso,
 mas, certamente, pensaria tudo
o que digo. 

Daria valor às coisas, 
não pelo que valem, mas pelo que significam. 
Dormiria pouco, sonharia mais, pois sei que a cada minuto que fechamos os olhos, perdemos sessenta segundos de luz. Andaria quando os demais parassem, acordaria quando os outros dormem. Escutaria quando os outros falassem e gozaria um bom sorvete de chocolate.

Se Deus me presenteasse com um pedaço de vida,
 vestir-me-ia com simplicidade, deitar-me-ia de bruços no solo,deixando a descoberto não apenas meu corpo, como minha alma.

Deus meu, se eu tivesse um coração,escreveria o meu ódio sobre o gelo e esperaria
que o sol saísse.
Pintaria, com um sonho de An Gogo, sobre estrelas, um poema de Mário Benedetti e uma canção de Serrat - seria a serenata que ofereceria à Lua.
Regaria as rosas com as minhas lágrimas para sentir a dor dos espinhos e o encarnado beijo de suas pétalas.

Deus meu,
se eu tivesse um pedaço de vida, não deixaria
passar um só dia sem dizer às gentes
- amo- vos, amo-vos. 
Convenceria cada mulher e cada homem que são os meus favoritos e viveria apaixonado pelo amor.
Aos homens, provar-lhes-ia como estão enganados ao
pensarem que deixam de apaixonar-se quando envelhecem, sem saber que
envelhecem quando deixam de apaixonar- se. 
A uma criança, dar-lhe-ia asas, mas deixaria que aprendesse a voar sozinha. 
Aos velhos, ensinaria que a morte não chega com a velhice,
mas com o esquecimento.
Tantas coisas aprendi com vocês, os homens...
Aprendi que toda a gente quer viver no cimo da montanha,
sem saber que a verdadeira felicidade está na forma de subir a escarpa. 
Aprendi que, quando um recém-nascido aperta, com a sua pequena mão, pela primeira vez, o dedo de seu pai, o torna prisioneiro para sempre. 
Aprendi que um homem só tem o direito de olhar um outro de cima para baixo para ajudá-lo a levantar.

São tantas as coisas que pude aprender com vocês,
mas, finalmente, não poderão servir muito porque quando me olharem dentro dessa maleta,
infelizmente estarei morrendo."

(Poema de Gabriel Garcia Marquez )

LETRE D'ADIEU

« Si pour un instant Dieu oubliait que je suis une marionnette de chiffon et m'offrait un morceau de vie, je profiterais de ce temps du mieux que je pourrais.
Sans doute je ne dirais pas tout ce que je pense, mais je penserais tout ce que je dirais.
Je donnerais du prix aux choses, non pour ce qu'elles valent, mais pour ce qu'elles représentent.
Je dormirais peu, je rêverais plus, sachant qu'en fermant les yeux, à chaque minute nous perdons 60 secondes de lumière.
Je marcherais quand les autres s'arrêteraient, je me réveillerais quand les autres dormiraient.
Si Dieu me faisait cadeau d'un morceau de vie, je m'habillerai simplement, je me coucherais à plat ventre au soleil, laissant à découvert pas seulement mon corps, mais aussi mon âme.
Aux hommes, je montrerais comment ils se trompent, quand ils pensent qu'ils cessent d'être amoureux parce qu'ils vieillissent, sans savoir qu'ils vieillissent quand ils cessent d'être amoureux ! A l'enfant je donnerais des ailes mais je le laisserais apprendre à voler tout seul.
Au vieillard je dirais que la mort ne vient pas avec la vieillesse mais seulement avec l'oubli.
J'ai appris tant de choses de vous les hommes… J'ai appris que tout le monde veut vivre en haut de la montagne, sans savoir que le vrai bonheur se trouve dans la manière d'y arriver.
J'ai appris que lorsqu'un nouveau-né serre pour la première fois, le doigt de son père, avec son petit poing, il le tient pour toujours.
J'ai appris qu'un homme doit uniquement baisser le regard pour aider un de ses semblables à se relever.
J'ai appris tant de choses de vous, mais à la vérité cela ne me servira pas à grand chose, si cela devait rester en moi, c'est que malheureusement je serais en train de mourir.
Dis toujours ce que tu ressens et fais toujours ce que tu penses.
Si je savais que c'est peut être aujourd'hui la dernière fois que je te vois dormir, je t'embrasserais très fort et je prierais pour pouvoir être le gardien de ton âme.
Si je savais que ce sont les derniers moments où je te vois, je te dirais 'je t'aime' sans stupidement penser que tu le sais déjà.
Il y a toujours un lendemain et la vie nous donne souvent une autre possibilité pour faire les choses bien, mais au cas où elle se tromperait et c'est, si c'est tout ce qui nous reste, je voudrais te dire combien je t'aime, que jamais je ne t'oublierais.
Le lendemain n'est sûr pour personne, ni pour les jeunes ni pour les vieux.
C'est peut être aujourd'hui que tu vois pour la dernière fois ceux que tu aimes. Pour cela, n'attends pas, ne perds pas de temps, fais-le aujourd'hui, car peut être demain ne viendra jamais, tu regretteras toujours de n'avoir pas pris le temps pour un sourire, une embrassade, un baiser parce que tu étais trop occupé pour accéder à un de leur dernier désir.
Garde ceux que tu aimes près de toi, dis-leur à l'oreille combien tu as besoin d'eux, aime les et traite les bien, prends le temps pour leur dire 'je regrette' 'pardonne-moi' 's'il te plait' 'merci' et tous les mots d'amour que tu connais.
Personne ne se souviendra de toi pour tes pensées secrètes. Demande la force et la sagesse pour les exprimer.
Dis à tes amis et à ceux que tu aimes combien ils sont importants pour toi.
Monsieur Márquez a terminé, disant : Envoie cette lettre à tous ceux que tu aimes, si tu ne le fais pas, demain sera comme aujourd'hui. Et si tu ne le fais pas cela n'a pas d'importance. Le moment sera passé.
Je vous dis au revoir avec beaucoup de tendresse ».

Monsieur García Márquez est écrivain et prix Nobel de littérature.

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